« Ligne de fuite »
Franck Têtu photographie les paysages avec la patience de l’argentique, comme on arpente une frontière : celle qui sépare l’urbain de l’humain, le visible du ressenti.
C’est un monde à moitié effacé. Tout semble à la fois précis et en fuite, les horizontales des routes, les volumes massifs des bâtiments deviennent des figures récurrentes, les signes d’une langue que le regard apprend à lire lentement. Rien ne crie. Tout chuchote.
L’œil capte la solitude des structures, l’ombre portée d’un lampadaire, les reflets sur l’asphalte humide. Le paysage n’est pas une scène : c’est une surface d’écoute. Chaque image est un territoire incertain, une sorte d’état du monde vu depuis ses bords.
Ici, pas de pittoresque, pas d’embellissement : seulement la lumière brute, les contrastes violents du noir et blanc, le grain de l’argentique comme une mémoire inscrite dans le sol. Les villes sont traversées, mais jamais habitées. L’humain est une silhouette absente, ou furtive. Ce sont les lieux qui parlent, les interstices, les seuils : entre jour et nuit, entre construction et abandon.
Ce n’est pas une photographie de l’action, mais de l’après. D’une forme de silence. De ce que les paysages retiennent, longtemps après le passage.
Vernissage : vendredi 11 avril à 18h30 à Soëlys
Du 7 avril au 30 juin 2025 de 9h à 17h
Exposition photos Franck TÊTU / Micro-Folie
Espace Topaze – Soëlys – Entrée libre
